"190 ans de passion littéraire"

 

Les amants de Venise
EAN13
9782384421657
Éditeur
La Gibecière à Mots
Date de publication
Langue
français
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Les amants de Venise

La Gibecière à Mots

Livre numérique

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    2.49
Michel Zévaco (1860-1918)

"En ce temps-là, le chef de la police vénitienne était un certain Gennaro –
Guido de son prénom – homme d’une quarantaine d’années, brun de poil,
énergique de tempérament, et, comme tous les fonctionnaires de cette
république tourmentée par les révolutions d’antichambre et les batailles
autour du pouvoir, doué d’un solide appétit d’ambitieux.

Guido Gennaro convoitait la place de Dandolo, comme Altieri convoitait la
place de Foscari, comme Foscari convoitait de transformer la couronne ducale
en couronne royale.

Il était, disons-nous, chef de la police visible et occulte de Venise, et
n’avait au-dessus de lui comme supérieur direct que le grand inquisiteur.
C’est assez dire que le personnage était redoutable.

Du reste, il exerçait son métier avec une sorte de conscience et n’avait
d’autre passion que de flairer une bonne conspiration, de l’inventer au besoin
de toutes pièces, pour avoir la joie et l’honneur de la déjouer. Il ne jouait
pas, comme cela arrivait à maint seigneur qui se ruinait aux dés. Il ne
faisait pas grande chère, et pourtant, recevait magnifiquement deux fois l’an,
à Pâques et à Noël. On ne lui connaissait ni femme ni maîtresse. Son grand
plaisir était de se promener seul, le soir, dans Venise, déguisé tantôt en
bourgeois, tantôt en marinier ; il frôlait alors les groupes de promeneurs,
entrait dans les cabarets, dont tous les patrons étaient ses créatures. Maître
Bartolo le Borgne, patron de l’Ancre-d’Or, était de ses amis. Le résultat de
ces promenades était généralement que deux ou trois pauvres diables étaient
saisis dans leur lit au moment où ils s’y attendaient le moins et se voyaient
condamnés, les uns à deux ans de plombs, les autres aux galères, les autres à
cinq ou six ans de puits : la sinistre manne du tribunal était inépuisable.
Alors le seigneur Guido Gennaro se frottait les mains. Il avait coutume de
dire que, dans une ville policée, le principal monument, le seul vraiment
utile, c’était la prison. Il était l’âme visible de la prison. Il rêvait d’une
prison gigantesque où il eut enfermé toute la ville, et d’une organisation
sociale qui n’eût admis que deux catégories de citoyens : les prisonniers et
les geôliers."

Suite de "Le Pont des soupirs".

1509\. Venise s'apprête à fêter les fiançailles du fils du doge, Roland
Candiano, avec Eléonore, descendante d'une grande famille vénitienne... Lors
de la célébration, le Grand Inquisiteur d'Etat, Foscari procède à
l'arrestation de Roland, accusé de complot. C'est la chute de la maison
Candiano puis le temps de la vengeance...
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