- EAN13
- 9782384421671
- Éditeur
- La Gibecière à Mots
- Date de publication
- 15/12/2022
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782384421671
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1.99
Edmond About (1828-1885)
"Vers le milieu de la rue de l’Université, entre le numéro 51 et le 57, on
voit quatre hôtels qui peuvent compter parmi les plus beaux de Paris. Le
premier appartient à M. Pozzo di Borgo ; le second, au comte de Mailly ; le
troisième, au duc de Choiseul ; le dernier au baron de Sanglié. C’est celui
qui fait l’angle de la rue Bellechasse.
L’hôtel de Sanglié est une habitation de noble apparence. La porte cochère
s’ouvre sur une cour d’honneur soigneusement sablée et tapissée de treilles
centenaires. La loge du suisse est à gauche, cachée sous un lierre épais où
les moineaux et les portiers babillent à l’unisson. Au fond de la cour à
droite, un large perron, abrité sous une marquise, conduit au vestibule et au
grand escalier. Le rez-de-chaussée et le premier sont occupés par le baron
tout seul ; il jouit sans partage d’un vaste jardin borné par d’autres
jardins, peuplé de fauvettes, de merles et d’écureuils qui vont de l’un chez
l’autre en pleine liberté, comme s’ils étaient habitants d’un bois, et non
citoyens de Paris.
Les armes des Sanglié, peintes à la cire, se répètent sur tous les murs du
vestibule. C’est un sanglier d’or sur champ de gueules. L’écusson est supporté
par deux lévriers et surmonté d’un tortil de baron avec cette légende : SANG
LIÉ AU ROY. Une demi-douzaine de lévriers vivants, groupés suivant leur
fantaisie, s’agacent au pied de l’escalier, mordillent les véroniques en fleur
dans les vases du Japon, ou s’aplatissent sur le tapis en allongeant leur tête
serpentine. Les valets de pied, assis sur des banquettes de Beauvais, se
croisent solennellement les bras, comme il convient à des gens de bonne
maison."
Le duc de la Tour d'Embleuse, malgré son titre, vit pauvrement avec son épouse
et leur fille, dans une soupente. C'est Marguerite, son épouse, qui se
débrouille à coup d'expédients pour faire vivre la famille. Elle doit
également s'occuper de leur fille, Germaine, qui est tuberculeuse au dernier
stade... Malgré toute cette misère, une certaine madame Chermidy vient faire
une proposition de mariage des plus étranges...
"Vers le milieu de la rue de l’Université, entre le numéro 51 et le 57, on
voit quatre hôtels qui peuvent compter parmi les plus beaux de Paris. Le
premier appartient à M. Pozzo di Borgo ; le second, au comte de Mailly ; le
troisième, au duc de Choiseul ; le dernier au baron de Sanglié. C’est celui
qui fait l’angle de la rue Bellechasse.
L’hôtel de Sanglié est une habitation de noble apparence. La porte cochère
s’ouvre sur une cour d’honneur soigneusement sablée et tapissée de treilles
centenaires. La loge du suisse est à gauche, cachée sous un lierre épais où
les moineaux et les portiers babillent à l’unisson. Au fond de la cour à
droite, un large perron, abrité sous une marquise, conduit au vestibule et au
grand escalier. Le rez-de-chaussée et le premier sont occupés par le baron
tout seul ; il jouit sans partage d’un vaste jardin borné par d’autres
jardins, peuplé de fauvettes, de merles et d’écureuils qui vont de l’un chez
l’autre en pleine liberté, comme s’ils étaient habitants d’un bois, et non
citoyens de Paris.
Les armes des Sanglié, peintes à la cire, se répètent sur tous les murs du
vestibule. C’est un sanglier d’or sur champ de gueules. L’écusson est supporté
par deux lévriers et surmonté d’un tortil de baron avec cette légende : SANG
LIÉ AU ROY. Une demi-douzaine de lévriers vivants, groupés suivant leur
fantaisie, s’agacent au pied de l’escalier, mordillent les véroniques en fleur
dans les vases du Japon, ou s’aplatissent sur le tapis en allongeant leur tête
serpentine. Les valets de pied, assis sur des banquettes de Beauvais, se
croisent solennellement les bras, comme il convient à des gens de bonne
maison."
Le duc de la Tour d'Embleuse, malgré son titre, vit pauvrement avec son épouse
et leur fille, dans une soupente. C'est Marguerite, son épouse, qui se
débrouille à coup d'expédients pour faire vivre la famille. Elle doit
également s'occuper de leur fille, Germaine, qui est tuberculeuse au dernier
stade... Malgré toute cette misère, une certaine madame Chermidy vient faire
une proposition de mariage des plus étranges...
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