"190 ans de passion littéraire"

 

La double Hélène, Comédie en trois actes et un épilogue inspirée d'Euripide
EAN13
9782402615266
Éditeur
FeniXX réédition numérique (Éditions Albin Michel)
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français
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La double Hélène

Comédie en trois actes et un épilogue inspirée d'Euripide

FeniXX réédition numérique (Éditions Albin Michel)

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782402615266
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    7.49
Hérodote raconte que, d'après une vieille tradition égyptienne, Pâris aurait
été poussé par les vents contraires à l'embouchure du Nil, y aurait abordé
avec Hélène, ravie à son époux Ménélas, et que Protée, roi de ce pays,
renvoyant avec mépris celui qui avait commis le crime d'enlever la femme et
les trésors de son hôte, les aurait gardés pour les rendre à leur possesseur
légitime, quand il viendrait les réclamer. Les dieux auraient substitué, dans
les murs de Pergame, à Hélène son fantôme, son double. Ainsi, les Grecs et les
Troyens auraient, pendant dix années, répandu inépuisablement leur sang pour
une apparence illusoire, suscitée par les dieux afin de tromper les humains,
dont la multiplication leur semblait excessive et menaçante. Homère
connaissait cette légende. Euripide en a tiré une tragédie. Il y a, là-dessus,
à rêver longuement, surtout quand on appartient à une génération qui a subi
deux guerres impitoyables, souffert des maux comparables à ceux des héros
d'Euripide, qui les surpassent même en horreur, et pour des causes dont
l'extrême confusion, si l'on ne se contente pas de lieux communs, décourage
tout essai de lucidité. Je n'ai pas résisté à cette sollicitation de songe
érotique, guerrier, barbare et subtil ; j'ai voulu m'en pénétrer et m'en
délivrer par l'écriture. Qu'on ne cherche pas ici, surtout, une traduction de
l'œuvre d'Euripide, même infidèle, ni même une adaptation, si libre soit-elle,
ni même une tragédie. Comédie inspirée de… trahirait moins mon dessein et son
résultat. J'ai supprimé des personnages, j'en ai développé d'autres, comme
Teucer et le soldat, au-delà des limites raisonnables. Bien plus, j'ai inventé
de toutes pièces, j'ai prêté à Hélène et à Ménélas des sentiments, qui eussent
sans doute scandalisé les Grecs. Qu'on me pardonne ces impardonnables
sacrilèges, dont j'avoue n'éprouver que de légers remords, et ne pas rougir
avec une assez décente hypocrisie. A. A.
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