- EAN13
- 9782402632973
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Payot)
- Date de publication
- 1982
- Collection
- Langages et sociétés
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Du chant au poème
Essai de littérature sur le chant et la poésie populaires des noirs américains
Guy-Claude Balmir
FeniXX réédition numérique (Payot)
Langages et sociétés
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782402632973
- Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
10.99
En cette fin de siècle, et tandis que - de jour en jour - se rétrécit notre
planète, s'il est une réussite avérée - parmi les possibles rencontres de « la
civilisation de l'universel » chère à Senghor - c'est bien la musique euro-
africaine. Certes, toqués que nous sommes depuis beau temps de jazz, férus de
gospel, nous sentons tous que, plus vigoureusement peut-être que d'autres
musiques nègres ayant pris souche plus au sud, celle des noirs nord-américains
a servi de truchement au dialogue d'Europe et d'Afrique. Mais combien sommes-
nous encore à prendre conscience claire de la culture néo-africaine la plus
septentrionale, celle précisément qui, dans le temps, précède, enfante et
accompagne le jazz, nourrit le gospel ? Bien peu en somme, faut-il croire. À
cette lacune, le présent essai souhaite apporter quelque remède. Si l'auteur
se réserve d'étudier ailleurs le propre du conte néo-africain (du nord au
sud), voici déjà exposée, pour nous, la part la meilleure du folklore nègre
venu du nord. Et, en effet, qu'il traite du Negro-spiritual, auquel il rend
son nom premier de « chant spirituel » ; du Negro sermon, aussi appelé «
sermon spirituel », de la fusion de ces deux-là en « chant-sermon » ; qu'il
examine le chant de travail et la ballade nègres, explore le blues, ou les
poèmes pornographiques des ghettos, Guy-Claude Balmir, dans son cheminement du
chant au poème, ne se borne guère à compiler un simple répertoire. Il y voit
volontiers des genres à part entière, s'interroge sur leurs origines, leur
devenir, leurs traditions, et découvre, surtout en leurs thèmes et structures,
le sens profond de la culture afro-américaine de transmission orale. Mais
combien de plumes y a laissé l'Afrique ? Quelle part en revient à l'Europe ?
Quoi de commun - du reste - entre la violence de la ballade, et le vague à
l’âme du blues ? Le chant collectif des forçats, qu'a-t-il à voir avec la
transe du sermon participatif ? Et puis, quel rapport entre les pieux
spirituals et la pornographie des ghettos ? Jugez plutôt.
planète, s'il est une réussite avérée - parmi les possibles rencontres de « la
civilisation de l'universel » chère à Senghor - c'est bien la musique euro-
africaine. Certes, toqués que nous sommes depuis beau temps de jazz, férus de
gospel, nous sentons tous que, plus vigoureusement peut-être que d'autres
musiques nègres ayant pris souche plus au sud, celle des noirs nord-américains
a servi de truchement au dialogue d'Europe et d'Afrique. Mais combien sommes-
nous encore à prendre conscience claire de la culture néo-africaine la plus
septentrionale, celle précisément qui, dans le temps, précède, enfante et
accompagne le jazz, nourrit le gospel ? Bien peu en somme, faut-il croire. À
cette lacune, le présent essai souhaite apporter quelque remède. Si l'auteur
se réserve d'étudier ailleurs le propre du conte néo-africain (du nord au
sud), voici déjà exposée, pour nous, la part la meilleure du folklore nègre
venu du nord. Et, en effet, qu'il traite du Negro-spiritual, auquel il rend
son nom premier de « chant spirituel » ; du Negro sermon, aussi appelé «
sermon spirituel », de la fusion de ces deux-là en « chant-sermon » ; qu'il
examine le chant de travail et la ballade nègres, explore le blues, ou les
poèmes pornographiques des ghettos, Guy-Claude Balmir, dans son cheminement du
chant au poème, ne se borne guère à compiler un simple répertoire. Il y voit
volontiers des genres à part entière, s'interroge sur leurs origines, leur
devenir, leurs traditions, et découvre, surtout en leurs thèmes et structures,
le sens profond de la culture afro-américaine de transmission orale. Mais
combien de plumes y a laissé l'Afrique ? Quelle part en revient à l'Europe ?
Quoi de commun - du reste - entre la violence de la ballade, et le vague à
l’âme du blues ? Le chant collectif des forçats, qu'a-t-il à voir avec la
transe du sermon participatif ? Et puis, quel rapport entre les pieux
spirituals et la pornographie des ghettos ? Jugez plutôt.
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