- EAN13
- 9782909140940
- Éditeur
- Les Contemporains favoris
- Date de publication
- 15/03/2022
- Collection
- Collection bleue/essais
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Études lacaniennes, vol. I : Lacan (pas vraiment) avec les philosophes
Didier Moulinier
Les Contemporains favoris
Collection bleue/essais
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782909140940
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8.49
Nombreuses sont les lectures ou les interprétations "philosophiques" de la
pensée lacanienne. Cependant celles-ci ne peuvent s’effectuer qu’à partir des
propres lectures philosophiques de Lacan, son dialogue acharné avec de très
nombreux philosophes. Si Lacan n’est pas “philosophe”, et se garde bien de se
présenter comme tel, il fréquente assidûment les oeuvres des grands
philosophes. Non seulement Lacan a “emprunté” les voies de la philosophie mais
il a utilisé les doctrines philosophiques, le plus souvent en les détournant
sans vergogne. D’Aristote à Heidegger, en passant par Descartes, l’enjeu de
ces lectures reste à notre avis le statut et la structure du sujet (quand les
concepts lacaniens de réel et d’objet 'a', les vraies inventions de Lacan,
n'ont sans doute pas d'équivalents philosophiques). Les “classiques” sont
ainsi questionnés par lui et sommés d’apporter leur contribution “posthume” au
fondement d’un sujet qui a priori n’est pas le leur : le “sujet de
l’inconscient” !
Or les lectures lacaniennes de ces grands auteurs ont suscité des commentaires
de la part des philosophes contemporains (notamment français) que l’on
pourrait qualifier de “vicieux”, ayant pour effet principal et regrettable
d’”épingler” ici un Lacan cartésien, là un Lacan dialecticien-hégélien,
ailleurs un parfait adepte de Heidegger, etc. Selon nous ces relectures
“philosophiques” de Lacan manquent systématiquement l’essentiel, font
triompher ce que nous appelons le “principe de philosophie suffisante” en
émoussant bien souvent les avancées lacaniennes à propos du sujet, de la
jouissance ou du réel (des concepts pour la clinique et non pour la
spéculation philosophique), puisqu’au final il est entendu que Lacan fait
œuvre de “philosophie” sans perturber celle grande Dame outre mesure. (Quand
d’autres, à l’inverse, se contentent de condamner en Lacan le “sophiste” et le
“charlatan”, mais bref !) On pourrait dire de tous ces commentaires
philosophiques sur Lacan qu’ils sont “collants” ; ils nouent des liens (le
fameux “Lacan avec les philosophes”) là où Lacan cherchait plutôt des
ruptures. Il est bien clair que la théorie lacanienne n’est pas “une”
philosophie mais bien une "division d’avec" la philosophie. Il est donc utile
d’approfondir et en même temps d’historiciser ces fréquentations pour définir
leur influence réelle sur la théorie lacanienne et surtout tenter de découvrir
la logique — s’il y en a une — de ce parcours.
Ces “études lacaniennes”, réunies en 2 volumes dans leur version numérique
(revues et considérablement augmentées par rapport à l’édition papier de 2013)
forment une suite orientée et un ensemble cohérent, mais non certes une
démonstration logique implacable ; c’est dire qu’ils peuvent à volonté se lire
dans n’importe quel ordre, et chacun indépendamment de l’ensemble.
Didier Moulinier est professeur et docteur en philosophie. Il est l’auteur
d’une quinzaine d’ouvrages.
Introduction. Lacan (pas vraiment) avec les philosophes
I / Lacan, Hegel et les hégéliens
II / Lacan, Heidegger et les heideggériens
III / Lacan, Descartes et les cartésiens
IV / Lacan, Platon, et les platoniciens
V / Discours philosophique et discours psychanalytique
pensée lacanienne. Cependant celles-ci ne peuvent s’effectuer qu’à partir des
propres lectures philosophiques de Lacan, son dialogue acharné avec de très
nombreux philosophes. Si Lacan n’est pas “philosophe”, et se garde bien de se
présenter comme tel, il fréquente assidûment les oeuvres des grands
philosophes. Non seulement Lacan a “emprunté” les voies de la philosophie mais
il a utilisé les doctrines philosophiques, le plus souvent en les détournant
sans vergogne. D’Aristote à Heidegger, en passant par Descartes, l’enjeu de
ces lectures reste à notre avis le statut et la structure du sujet (quand les
concepts lacaniens de réel et d’objet 'a', les vraies inventions de Lacan,
n'ont sans doute pas d'équivalents philosophiques). Les “classiques” sont
ainsi questionnés par lui et sommés d’apporter leur contribution “posthume” au
fondement d’un sujet qui a priori n’est pas le leur : le “sujet de
l’inconscient” !
Or les lectures lacaniennes de ces grands auteurs ont suscité des commentaires
de la part des philosophes contemporains (notamment français) que l’on
pourrait qualifier de “vicieux”, ayant pour effet principal et regrettable
d’”épingler” ici un Lacan cartésien, là un Lacan dialecticien-hégélien,
ailleurs un parfait adepte de Heidegger, etc. Selon nous ces relectures
“philosophiques” de Lacan manquent systématiquement l’essentiel, font
triompher ce que nous appelons le “principe de philosophie suffisante” en
émoussant bien souvent les avancées lacaniennes à propos du sujet, de la
jouissance ou du réel (des concepts pour la clinique et non pour la
spéculation philosophique), puisqu’au final il est entendu que Lacan fait
œuvre de “philosophie” sans perturber celle grande Dame outre mesure. (Quand
d’autres, à l’inverse, se contentent de condamner en Lacan le “sophiste” et le
“charlatan”, mais bref !) On pourrait dire de tous ces commentaires
philosophiques sur Lacan qu’ils sont “collants” ; ils nouent des liens (le
fameux “Lacan avec les philosophes”) là où Lacan cherchait plutôt des
ruptures. Il est bien clair que la théorie lacanienne n’est pas “une”
philosophie mais bien une "division d’avec" la philosophie. Il est donc utile
d’approfondir et en même temps d’historiciser ces fréquentations pour définir
leur influence réelle sur la théorie lacanienne et surtout tenter de découvrir
la logique — s’il y en a une — de ce parcours.
Ces “études lacaniennes”, réunies en 2 volumes dans leur version numérique
(revues et considérablement augmentées par rapport à l’édition papier de 2013)
forment une suite orientée et un ensemble cohérent, mais non certes une
démonstration logique implacable ; c’est dire qu’ils peuvent à volonté se lire
dans n’importe quel ordre, et chacun indépendamment de l’ensemble.
Didier Moulinier est professeur et docteur en philosophie. Il est l’auteur
d’une quinzaine d’ouvrages.
Introduction. Lacan (pas vraiment) avec les philosophes
I / Lacan, Hegel et les hégéliens
II / Lacan, Heidegger et les heideggériens
III / Lacan, Descartes et les cartésiens
IV / Lacan, Platon, et les platoniciens
V / Discours philosophique et discours psychanalytique
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