Adieu aux vivants - Journal de détention

Le 9 novembre 1942 dans la prison miltaire de Berlin, après 18 mois de
détention commune et quelques heures avant son exécution, Fernand Rahier,
faisait parvenir à André Thielemans, ses mémoires destinées à sa femme.
Le 10, André quitte Fernand et profite d'un transfert pour dissimuler dans ses
propres affaires ces pages. Les divers magasins d'habillement des prisons
furent donc pendant plus de deux ans et demi les fidèles gardiens des mémoires
de Rahier.
Mais face à l'arrivée imminente des Américains, André est séparé de ce dépôt
sacré par suite d'un de ces transferts de la dernière heure.
Quelques jours après, après le pillage organisé du magasin d'habillements de
la prison, Wolfenbüttel tombait, et Guillaume Van Bilzen faisaient la
découverte du journal. Ils le rapportèrent en Belgique et le confieront à la
Police, qui grâce aux nombreuses références au lycée d'Anvers identifiera
l'auteur et le fera parvenir à Yvonne sa fidèle épouse.

Que le témoignage de Fernand Rahier soit lu par tous les hommes qui se
refusent à l’oubli, c’est à dire à l’éternel recommencement de tous les
drames. Georges DUHAMEL.

Texte lu par Alain Carré