"190 ans de passion littéraire"

 

Aimé Césaire, ou l'illusion de la liberté, Essai
EAN13
9791037702142
Éditeur
Le Lys Bleu Éditions
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Aimé Césaire, ou l'illusion de la liberté

Essai

Le Lys Bleu Éditions

Livre numérique

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S’il choisissait l’anticolonialisme, il demandait l’indépendance. S’il
choisissait l’assimilation, il devenait un génie de la norme qui l’avait
esclavagisé, colonisé, chosifié. Finit-il enfin par choisir, trancher ?
« Interloqué à l’instar de ce gendarme français devant un sujet qui venait de
Bavière : “Votre état, monsieur ? — Poète, lui répondit l’homme. — Ah, fort
bien. — Votre profession alors ? — Écrivain, sergent. — Tout à l’heure, vous
m’avez dit que vous étiez poète. Et maintenant, vous prétendez que vous êtes
écrivain ! Poète et écrivain, comment pouvez-vous cumuler les deux ?” Non, il
ne cumulait pas. Césaire était l’un dans l’autre arpentant le chemin de
l’assimilation. » (…) « La liberté au sens universel, donc nécessairement
subversive, quoique nécessairement légitime, cette liberté-là, il n’en voulait
pas ; il voulait la liberté à l’intérieur des frontières de la France : une
liberté légale strictement réglementée par les lois de la République. Mais
pour cela… en toute connaissance de cause, oui, il savait que pour cela il lui
eût fallu être Français, lui et les siens, tous les siens. Liberté
universelle, celle des droits de l’homme et liberté légale, celle « citoyenne
» assujettie aux représentations de la raison d’État sont, a lâché un
ministre, incompatibles. La France, pays des droits de l’homme, a tort de se
doter d’un ministère des Droits de l’homme.

EXTRAIT

Même les saumons et les tortues des mers savent revenir, retrouver leur lieu
originel. Ils reviennent toujours, car ils portent en eux leur patrimoine
génétique, leur m’songui de l’adage kongo qui toujours montre le chemin quand
même les ancêtres se sont usés, que le repère s’est brouillé. Le village des
anciens a donc perdu ses forces vives. Celles-ci sont parties et aucun signe
n’indique qu’elles reviendront, que le système retrouvera sa vitalité d’antan.
Le regard extérieur, devenu sarcastique en regardant cette société qui
dépérit, ces tombes abandonnées, se met à jouer avec la solitude du registre
qu’il croit sans héritier. Alors le permanent invisible, ce témoin toujours
présent dans le vécu sociétal nègre, en tant que fait global (ce fameux «
tiers inclus »), cette présence toujours dissimulée à travers sa non-
transparence, son ambiguïté, relève la tête et défie : « Ha ba mbikidi
m’simba, ha mâmé tsio ni nguria ngo » (« On m’a traité de chat-tigre, moi, le
véritable léopard ! ») Se rengorge le permanent invisible prêt à relever le
défi.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Docteur d’État ès Lettres et Sciences humaines, diplômé de l’École pratique
des hautes études (Sorbonne) ; diplômé de l’École supérieure de journalisme de
Lille, Côme Manckassa (1936-2015) fut journaliste, professeur de sociologie à
l’université de Brazzaville et homme politique. Auteur prolifique, il a écrit
France : grandeur perdue (Essai) ; La Débâcle de l’anthropologie économique
française : débats d’hier, bilan d’aujourd’hui ; Le Sociologue et l’homme
politique (Essai) ; Le Chevalier de Soyo (roman) ; Le Procès de Matsoua
(théâtre) ; Lucifer poursuit Jésus-Christ en diffamation (théâtre) ; N’koûla
(théâtre). Il est également l’auteur de nombreux articles de presse et
d’articles scientifiques parmi lesquels L’Anthropologie philosophique de la
subversion.
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