"190 ans de passion littéraire"

 

Tout ce qu'on ne s'est jamais dit

Celeste NG

Sonatine éditions

  • Conseillé par
    15 juillet 2018

    famille, métissage

    Je vais commencer par ce que j’ai aimé dans ce roman qui se déroule dans les années 70 aux Etats-Unis.

    Le sujet de la différence m’a touché : être d’origine asiatique vous mettait en marge de la société. Le père et Lydia ont eu à souffrir de leur différence.

    Celui de la mère qui projette sur sa fille ses ambitions gâchées m’a plu. Il est tellement proche de certains comportements parentaux.

    L’amitié déçue de Jack pour Nath, dont on comprendra au fil des pages la vraie teneur.

    La petite Hannah, dernière de la fratrie et laissée pour compte.

    L’adolescente disparue qui fait tout pour plaire à ses parents et qui leur cache la vérité.

    Les sujets développés dans le roman sont tous intéressant.

    Mais j’ai eu énormément de mal avec l’absence de style. C’est plat, sans réelle montée du suspens. Je suis allée au bout, mais laborieusement.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du lac à côté de la maison dans lequel se baignent les enfants.


  • Conseillé par
    10 avril 2016

    Faux polar et vrai roman

    La frontière entre la littérature noire et la blanche devient de plus en plus floue. Ce premier roman de l’Américaine Celeste Ng en est une parfaite illustration. « Tout ce qu’on ne s’est jamais dit » paraît chez l’éditeur de polars, Sonatine, et pourtant, très vite, on s’éloigne des codes du genre et ce n’est pas le « Lydia est morte » écrit en gros caractères sur le quatrième de couverture qui me fera changer d’avis.

    Lydia est morte certes, noyée. Suicide ou meurtre ? L’enquête ne va pourtant pas ou peu se concentrer sur un éventuel criminel (il y a bien un voisin un peu étrange qui serait le dernier à l’avoir vue), mais plutôt sur les raisons qu’elle aurait eu de mettre fin à ses jours. Lydia était une jeune fille brillante, la préférée de ses parents, de sa mère surtout, qui misait tous ses espoirs d’une réussite professionnelle qu’elle n’avait pas pu accomplir elle-même sur l’adolescente. Peu à peu on entre dans l’intimité de la famille Lee, et de ce couple mixte (le père est d’origine chinoise), on découvre à quel point il est difficile de s’intégrer dans l’Amérique des années soixante-dix lorsqu’on est un peu différent.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par
    6 avril 2016

    Juste un GRAND roman !

    L'excellente maison d'édition Sonatine a encore frappé un grand coup !

    Avec ce premier ?! roman d'une force et d'une maîtrise incroyable, qui nous entraine dans l'Amérique des années 70.

    La famille Lee, James le père d'origine chinoise, Maryline la mère femme au foyer qui se rêvait médecin et leurs trois enfants Lydia, Nathan et Hannah. Jusque là tout va bien ! Mais Lydia 16 ans est retrouvée noyée au fond d'un lac. Suicide, accident, meurtre ? Quoi qu'il en soit l'équilibre de la famille s'effondre, et la boite de Pandore s'ouvre !

    L'auteur nous entraîne dans un huis-clos familial où nous naviguons dans les eaux troubles du passé de chaque membre !

    Réflexion sur le racisme ordinaire, sur la place de la femme dans la société, sur les relations parents-enfants, sur les blessures de l'enfance, tout cela et plus encore nous est révélé dans ce roman où la psychologie des personnages est d'une profonde intensité !

    Ce roman n'est pas vraiment un thriller ou un roman noir, c'est juste un GRAND roman !


  • Conseillé par (Libraire)
    19 mars 2016

    Coup de coeur absolu !

    Plus littérature que polar, ce roman sensible et émouvant est une réflexion admirable sur la différence, le poids des espoirs que les parents font peser sur leurs enfants, les liens qui unissent une famille malgré tout. Il est aussi bien plus que cela, vous en sortirez chamboulé pour longtemps...
    Marianne


  • Conseillé par
    19 mars 2016

    Bien que publié chez Sonatine, ce livre n’est pas ni polar ni un thriller. Il s’agit plus à mon sens d’un roman psychologique où la famille est au centre.
    « Lydia est morte. Mais ils ne le savent pas encore ». Nous sommes en 1977 dans une petite ville des Etats-Unis. Lydia Lee âgée de seize ans sera retrouvée noyée au fond du lac près de la maison familiale alors qu’elle ne savait pas nager.
    Le père James est professeur dans une petite université, sa mère Marilyn est femme au foyer pas vraiment par choix. Ancienne étudiante douée qui rêvait de devenir médecin, sa vie a bifurqué. James est d’origine asiatique et a souffert de sa différence. Et c’est au tour de ses enfants métissées de subir la même chose. James fait ( et a toujours fait) comme s’il ne voyait rien mais Nath (le frère aîné de Lydia) et Lydia ont accumulé depuis l’enfance des petites remarques, des regards en bais. Un frère et une sœur soudés, unis sans avoir besoin d’en parler.
    Lydia donnait à son père l’image d’une adolescente ayant des amis et intégrée (un mot qui compte beaucoup pour James). Sauf qu’il n’en est rien et sur laquelle sa mère a reporté son rêve avorté professionnel.
    Autant de pressions pour Lydia. Elle faisait comme si : simulait des conversation téléphonique avec des prétendues amies pour faire plaisir à son père, acceptait sans broncher les livres de sciences (toujours les mêmes cadeaux de sa mère).

    Celeste Ng analyse admirablement avec subtilité les relations entre les membres de la famille, le poids des non-dits. Elle creuse chaque personnage et nous révèle ses pensées avec des incartades dans le passé ou le futur qui trouvent naturellement leur place. Chaque membre de la famille de Lydia cherche à comprendre encore faudrait-il qu’ils enlèvent leurs œillères.
    Un premier roman douloureusement beau sur la non-communication et sur les pressions sociales et familiales, et si juste sur la différence. Superbe!