- EAN13
- 9782246838630
- Éditeur
- Grasset
- Date de publication
- 21/08/2024
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782246838630
-
Fichier EPUB, avec DRM Adobe
- Impression
-
Impossible
- Copier/Coller
-
Impossible
- Partage
-
6 appareils
14.99 -
Fichier EPUB, avec DRM Adobe
Autre version disponible
-
Papier - Grasset 20,00
« J’ignorais que le musicien venait de tomber dans le cercle magique annoncé
quelques minutes plus tôt par le renard, qu’il s’agirait d’un bizarre roman
d’amour, qu’il en serait le personnage, et qu’avec le renard ça m’en ferait
deux, et que jusqu’à la fin je ne saurais pas lequel des deux j’allais aimer
le plus. »
Un soir de première neige, loin de tout, une vieille romancière enracinée dans
sa forêt reçoit la visite d'un pianiste, voyageur planétaire, connu pour ses
interprétations de Jean-Sébastien Bach. Ils ne s'étaient jamais vus. Il était
prévu qu'il ne resterait qu'un soir, mais la romancière n'a pas du tout envie
de le laisser repartir. Comme la neige n'en finit pas de tomber et qu'il y a
un Steinway sur place, elle va le séquestrer dix jours et onze nuits. Captivée
par ce personnage, et même troublée, le soir du troisième jour, elle ajoute
quelques gouttes de plus au somnifère qu'il lui demande pour se remettre de
son décalage horaire.
On n'est pas loin du roman de Kawabata, Les belles endormies. Le thème du
désir et de la viellesse est ici abordé, mais de façon inversée, et c'est sans
doute un peu plus dérangeant : il ne s'agit pas d'un vieil homme qui entre
dans le lit de jeunes beautés endormies, mais d'une femme vieille qui s'assoit
au bord du lit d'un homme qu'elle a endormi, plus jeune qu'elle, et très beau.
Le même soir que le pianiste était arrivé un petit renard en très mauvaise
forme. La romancière le soigne. Elle le sauve. Observer chaque soir cet
extraordinaire petit renard devient une sorte de rite, et les rites, se dit-
elle, sont là pour remetter de l'ordre dans le monde.
Il est donc question de soigner le monde, grâce à un pianiste et grâce à un
renard. Et il est aussi question de deux amours. Un du jour, un de la nuit.
L’un venu du dehors, apportant sa vie concrète, terrestre et menacée. L’autre,
on dirait, venu de derrière la mort, nous assurant que tout a déjà eu lieu.
Les horreurs ont été lavées à grande eau. Le monde resplendit.
quelques minutes plus tôt par le renard, qu’il s’agirait d’un bizarre roman
d’amour, qu’il en serait le personnage, et qu’avec le renard ça m’en ferait
deux, et que jusqu’à la fin je ne saurais pas lequel des deux j’allais aimer
le plus. »
Un soir de première neige, loin de tout, une vieille romancière enracinée dans
sa forêt reçoit la visite d'un pianiste, voyageur planétaire, connu pour ses
interprétations de Jean-Sébastien Bach. Ils ne s'étaient jamais vus. Il était
prévu qu'il ne resterait qu'un soir, mais la romancière n'a pas du tout envie
de le laisser repartir. Comme la neige n'en finit pas de tomber et qu'il y a
un Steinway sur place, elle va le séquestrer dix jours et onze nuits. Captivée
par ce personnage, et même troublée, le soir du troisième jour, elle ajoute
quelques gouttes de plus au somnifère qu'il lui demande pour se remettre de
son décalage horaire.
On n'est pas loin du roman de Kawabata, Les belles endormies. Le thème du
désir et de la viellesse est ici abordé, mais de façon inversée, et c'est sans
doute un peu plus dérangeant : il ne s'agit pas d'un vieil homme qui entre
dans le lit de jeunes beautés endormies, mais d'une femme vieille qui s'assoit
au bord du lit d'un homme qu'elle a endormi, plus jeune qu'elle, et très beau.
Le même soir que le pianiste était arrivé un petit renard en très mauvaise
forme. La romancière le soigne. Elle le sauve. Observer chaque soir cet
extraordinaire petit renard devient une sorte de rite, et les rites, se dit-
elle, sont là pour remetter de l'ordre dans le monde.
Il est donc question de soigner le monde, grâce à un pianiste et grâce à un
renard. Et il est aussi question de deux amours. Un du jour, un de la nuit.
L’un venu du dehors, apportant sa vie concrète, terrestre et menacée. L’autre,
on dirait, venu de derrière la mort, nous assurant que tout a déjà eu lieu.
Les horreurs ont été lavées à grande eau. Le monde resplendit.
S'identifier pour envoyer des commentaires.