Femmes et africaines : un double combat

Ouvrage de ENDA Tiers monde en coédition avec NENA

Tout le monde, aujourd'hui, répète à satiété que les femmes sont le moteur de
la société et du changement ! A bien des égards, ce point de vue était sous-
jacent à bon nombre de débats de Beijing. La Banque Mondiale lui confère son
onction et la bonne parole fait florès ! Il n'est pas du tout certain qu'on
perçoive bien les conséquences de cet « évangile » qui est une nouvelle
variante de l'égalité et des droits humains. Il ne s'agit pas de remettre en
cause le principe de l'égalité des sexes ! La question est de savon- comment
la penser, la mettre en ouvre selon les contextes culturels et sociaux souvent
fort différents, et quelles implications économiques et politiques il faut en
tirer. Il s'agit surtout de savoir comment les femmes du Tiers Monde, sur
lesquelles pèse au premier chef la pauvreté, vont pouvoir s'en sortir. Certes,
l'inégalité, la pauvreté et les charges qui pèsent sur les femmes sont
étroitement corrélées. Mais, il y a quelque hypocrisie à vouloir faire des
femmes un facteur du changement quand bon nombre d'entre elles n'ont même plus
le temps ni l'énergie de penser qu'elles existent et qu'il y a quelque chose à
« changer » dans la société.