- EAN13
- 9782381114309
- Éditeur
- EHS
- Date de publication
- 17/05/2022
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Livre numérique
-
-
Aide EAN13 : 9782381114309
- Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
5.99
Le journal est fils de l’imprimerie : il est impossible sans elle. Rapidité de
publication, périodicité régulière, faculté de se multiplier à l’infini,
condensation d’une foule de matières dans un étroit espace, toutes ces
conditions, qui sont l’essence même du journal, ne pouvaient être réunies
quand l’imprimerie n’existait pas. C’est donc dans les temps modernes, et
encore à une date assez récente, qu’il faut placer la naissance des journaux…
Depuis que les journaux sont devenus une puissance, on leur a créé toute une
généalogie. Le moyen-âge même a paru pour ces parvenus une origine trop
récente, et c’est à Rome, en attendant la Grèce, qu’on a placé leur berceau.
Au premier jour, quelque érudit, renchérissant sur ses devanciers, retrouvera
dans des inscriptions de prétendues traces des journaux de Sparte et
d’Athènes. Malgré l’autorité du docteur Johnson, malgré l’autorité plus
considérable encore d’un des hommes les plus savants et les plus ingénieux de
notre temps, on ne saurait voir des journaux dans les acta diurna de
l’ancienne Rome. C’est avec aussi peu de fondement qu’on a fait naître les
journaux à Venise : cette opinion repose uniquement sur l’étymologie du mot
gazette, qui est incontestablement un mot vénitien. Au temps des guerres
contre les Turcs, le gouvernement de Venise, pour satisfaire la légitime
curiosité des citoyens, faisait lire sur la place publique un résumé des
nouvelles qu’il avait reçues du théâtre de la guerre, et on donnait une petite
pièce de monnaie, appelée gazetta, pour assister à cette lecture, ou pour
prendre connaissance de ce qui avait été lu. De là, disent les étymologistes,
le nom de gazettes appliqué aux feuilles volantes contenant des nouvelles,
lorsque ces feuilles furent imprimées et livrées au public…
publication, périodicité régulière, faculté de se multiplier à l’infini,
condensation d’une foule de matières dans un étroit espace, toutes ces
conditions, qui sont l’essence même du journal, ne pouvaient être réunies
quand l’imprimerie n’existait pas. C’est donc dans les temps modernes, et
encore à une date assez récente, qu’il faut placer la naissance des journaux…
Depuis que les journaux sont devenus une puissance, on leur a créé toute une
généalogie. Le moyen-âge même a paru pour ces parvenus une origine trop
récente, et c’est à Rome, en attendant la Grèce, qu’on a placé leur berceau.
Au premier jour, quelque érudit, renchérissant sur ses devanciers, retrouvera
dans des inscriptions de prétendues traces des journaux de Sparte et
d’Athènes. Malgré l’autorité du docteur Johnson, malgré l’autorité plus
considérable encore d’un des hommes les plus savants et les plus ingénieux de
notre temps, on ne saurait voir des journaux dans les acta diurna de
l’ancienne Rome. C’est avec aussi peu de fondement qu’on a fait naître les
journaux à Venise : cette opinion repose uniquement sur l’étymologie du mot
gazette, qui est incontestablement un mot vénitien. Au temps des guerres
contre les Turcs, le gouvernement de Venise, pour satisfaire la légitime
curiosité des citoyens, faisait lire sur la place publique un résumé des
nouvelles qu’il avait reçues du théâtre de la guerre, et on donnait une petite
pièce de monnaie, appelée gazetta, pour assister à cette lecture, ou pour
prendre connaissance de ce qui avait été lu. De là, disent les étymologistes,
le nom de gazettes appliqué aux feuilles volantes contenant des nouvelles,
lorsque ces feuilles furent imprimées et livrées au public…
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