- EAN13
- 9782749272733
- Éditeur
- Erès
- Date de publication
- 19/02/2022
- Collection
- Singulier-pluriel
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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La pulsion de mort dans les soins
Une face cachée de la médecine en maladie grave et fin de vie
jérome ALRIC
Erès
Singulier-pluriel
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-
Papier - Erès 28,50
La souffrance des personnes gravement malades est souvent pensée comme
directement reliée aux modalités d’options thérapeutiques mises en place par
la médecine contemporaine jusqu’au-boutiste. Ainsi, ce que l’on nomme
acharnement thérapeutique ou obstination déraisonnable stigmatise le monde
médico-soignant, laissant penser que la relation soignante produit de
l’emprise et peut glisser vers un positionnement sadique face à un être
vulnérable et sans défenses. S’il peut exister des relations de soin
psychopathologiques, qui partent de psychismes soignants potentiellement
malveillants…, ce que nous soutenons, c’est que le rôle de la pulsion de mort
qui se débride à l’intérieur de la psyché du malade est majeur et premier. En
effet, l’hypothèse générale de l’ouvrage avance que le sujet – ou plutôt une
part de lui-même – – participe activement à sa destructivité. Face à sa mort
prochaine, c’est lui qui impulse un élan mortifère. À l’intérieur de sa vie
psychique, se produit un déséquilibre pulsion de vie/pulsion de mort, de sorte
que là où Eros parvenait à canaliser, maintenir et maîtriser les élans
destructeurs de Thanatos, la pulsion de mort est maintenant comme en roue
libre. Ce déficit de régulation produit alors des ravages pour le sujet lui-
même comme pour la relation de soin. Ainsi, via la pulsion de mort, le sujet,
bien souvent, se laisse aspirer dans un ne plus avoir à désirer (« Jouissance
de la larve », Lacan.) ; d’une certaine manière, il dessine sans le vouloir
les contours de sa propre souffrance.
directement reliée aux modalités d’options thérapeutiques mises en place par
la médecine contemporaine jusqu’au-boutiste. Ainsi, ce que l’on nomme
acharnement thérapeutique ou obstination déraisonnable stigmatise le monde
médico-soignant, laissant penser que la relation soignante produit de
l’emprise et peut glisser vers un positionnement sadique face à un être
vulnérable et sans défenses. S’il peut exister des relations de soin
psychopathologiques, qui partent de psychismes soignants potentiellement
malveillants…, ce que nous soutenons, c’est que le rôle de la pulsion de mort
qui se débride à l’intérieur de la psyché du malade est majeur et premier. En
effet, l’hypothèse générale de l’ouvrage avance que le sujet – ou plutôt une
part de lui-même – – participe activement à sa destructivité. Face à sa mort
prochaine, c’est lui qui impulse un élan mortifère. À l’intérieur de sa vie
psychique, se produit un déséquilibre pulsion de vie/pulsion de mort, de sorte
que là où Eros parvenait à canaliser, maintenir et maîtriser les élans
destructeurs de Thanatos, la pulsion de mort est maintenant comme en roue
libre. Ce déficit de régulation produit alors des ravages pour le sujet lui-
même comme pour la relation de soin. Ainsi, via la pulsion de mort, le sujet,
bien souvent, se laisse aspirer dans un ne plus avoir à désirer (« Jouissance
de la larve », Lacan.) ; d’une certaine manière, il dessine sans le vouloir
les contours de sa propre souffrance.
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