"190 ans de passion littéraire"

 

EAN13
9782252045510
ISBN
978-2-252-04551-0
Éditeur
Klincksieck
Date de publication
Nombre de pages
244
Dimensions
23,9 x 15,9 x 1,3 cm
Poids
388 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 94-2

Fascicule 2

Klincksieck

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Isabelle Boehm et Bruno Helly. – Des génitifs en -ō et autres « curiosités » dans le décret de Thétônion pour Sôtairos de Corinthe (IG, IX 2, 257, Thessaliotide, Ve s. av. J.-C.)
Depuis sa première publication en 1896, une petite plaque de bronze sur laquelle est gravé un décret en alphabet épichorique pour un certain Sôtairos de Corinthe, constitue un document important pour l’étude du dialecte thessalien. Les philologues ont voulu y reconnaître une suite de génitifs de noms propres en -ō que l’on considère comme marquant l’influence des dialectes doriens du Nord-Ouest sur les populations thessaliennes. On retrace ici l’historique des interprétations qui ont été données de ces formes, ainsi que des tentatives faites pour comprendre l’organisation du texte, en constatant que ni les unes ni les autres n’apportent de solutions satisfaisantes. À titre d’hypothèse nous proposons de reconnaître dans ces formes des ablatifs exprimant l’origine ou la filiation, re-caractérisés en génitifs par l’adjonction d’une préposition ἐς (thessalien pour ἐκ). Cette manière d’exprimer l’origine se retrouve dans la formule qui concerne des objets d’or et d’argent venant non pas d’un sanctuaire, mais d’un héros Belphaios, fils de Poséidon, que le bénéficiaire du décret a sauvés au profit de la cité de Thétônion, que l’on peut aujourd’hui localiser dans le Sud de la plaine thessalienne occidentale, en Thessaliotide.Dominique Briquel, Jean-Claude Muller. – Un témoignage de Ferdinand de Saussure sur une inscription étrusque inédite, conservé dans les Archives Danielsson à Uppsala
F. de Saussure ne s’est jamais occupé de l’étrusque. Cependant il eut l’occasion, au cours de son voyage en Italie de l’hiver 1905-1906, d’examiner une inscription étrusque qui lui fut montrée par son propriétaire, un des fils du peintre Cristiano Banti. Il entra alors en relation avec le Suédois O. A. Danielsson, professeur à Uppsala, qui était à la tête de l’entreprise de catalogage et d’étude de l’épigraphie étrusque, le Corpus Inscriptionum Etruscarum. Les archives inédites laissées par Danielsson à conservées par la famille de Saussure au château de Vufflens permettent de se faire une idée de cet échange, qui resta très limité. Saussure ne lut pas correctement cette inscription étrusque, restée inconnue jusqu’ici, et le désir qu’aurait eu Danielsson de profiter de ce contact avec le linguiste suisse pour lui demander d’examiner les inscriptions étrusques du musée de Genève n’aboutit à aucune réalisation concrète. Pierre Chiron. – Pragmatiques de la définition dans la rhétorique tardive
L’objet de cet article est d’analyser, à partir de traités d’époques impériale et tardo-antique, une fonction importante de la définition, qui consiste non seulement à identifier l’objet (dire ce qu’il est), et à le circonscrire (dire ce qu’il n’est pas), mais à opérer le passage entre une doctrine théorique et sa mise en oeuvre dans un discours effectif, que ce soit à des fins d’apprentissage, d’exercice, ou de performance unique dans une circonstance déterminée. En clair, et il faut pour cela user de verbes d’action et non plus de substantifs, définir consiste à extraire d’une notion une procédure et à en programmer les étapes.
Nous en analyserons deux exemples, d’abord dans la théorie des figures, puis dans la théorie des staseis, alias états de la cause. Nous montrerons pour finir que si la technique rhétorique est généralement empirique ou d’obédience isocratique, c’est-à-dire soumise à un processus d’imitation-imbibition, cette pragmatique de la définition doit beaucoup à la philosophie et en particulier à Aristote.
Éric Dieu. – Bâtardise et lien de l’enfant bâtard au foyer familial paternel en Grèce ancienne : l’étymologie du substantif νόθος
À partir d’un examen circonstancié des emplois les plus anciens du substantif grec νόθος « bâtard », le présent article propose un rattachement étymologique de ce nom à la racine indo-européenne *Hnedh- « attacher, lier » : le νόθος serait anciennement le bâtard « rattaché » à son père, intégré à l’οἶκος de son père comme un membre de la famille. Il n’est pas impossible que l’on soit passé très tôt du sens d’« enfant rattaché, annexé » à celui d’« enfant annexe, supplémentaire, extérieur ». Charles Guérin. – Quia ad testem ducit (Sen. rhet., Contr. 7, 2, 12) : Passienus, le color d’Arellius Fuscus et les éditeurs de Sénèque le père
La Controuersia 7, 2 (Popillius Ciceronis interfector) de l’anthologie déclamatoire de Sénèque le père mentionne une critique que le déclamateur Passienus adresse à un color d’Arellius Fuscus. Cette critique comprend un passage présent dans tous les manuscrits, mais qui est considéré comme corrompu par les éditions de référence les plus récentes (quia † ad testem ducit † Win., quia † ad testem † ducit Håk.) : ainsi amputée, la critique de Passienus n’est plus compréhensible. En montrant comment, depuis les éditeurs du XVIe siècle jusqu’à nos jours, ce passage en est venu à être mis en question, puis en mettant en relation le propos de Passienus avec la doctrine rhétorique ancienne et la dynamique des colores présentés dans cette controuersia, cet article entend montrer qu’il n’y a pas lieu d’éliminer ce passage. J’entends ainsi redonner à la critique de Passienus son sens réel, et préciser les aspects de la doctrine du color mis en question dans cette controverse.
J. Hadas-Lebel. – Melqart, Junon Covella et les calendes étrusques. À propos de étr. tešiameitale
À côté du nom étrusque des ides, *isveita, déjà reconnu par M. Cristofani, nous pensons avoir identifié celui des calendes : *tesiameita. Ce mot, attesté au locatif temporel (tešiameitale) sur la lamelle A de Pyrgi, n’a pour l’instant reçu aucune interprétation vraiment concluante. L’hypothèse que nous défendons dans cet article est que ce composé articulé signifiait littéralement « la creuse » ou « le (jour) à la creuse », l’autre composé *isveita pouvant quant à lui se rendre par « la pleine » ou « le (jour) à la pleine ». Si notre hypothèse est correcte, il faudrait en conclure que le calendrier étrusque primitif était basé sur les phases creuse et pleine de la lune. L’épiclèse Couella, litt. « la petite creuse », portée par la Junon lunaire que les pontifes invoquaient le jour des calendes semble d’ailleurs indiquer qu’il existait, en latin comme en étrusque, un lien étroit entre la notion de calendes et l’évidement du disque lunaire. Quant au « jour de l’ensevelissement de la divinité » mentionné sur la lamelle B de Pyrgi (rédigée en punique), qu’on l’interprète comme le jour où la lune assimilée à la déesse Astarté entrait en conjonction avec le soleil ou comme celui de l’egersis du dieu Melqart, il coïncidait probablement avec l’interlune.Filippomaria Pontani. – Un nouveau traité hérodianique sur les dichrona et un nouveau fragment d’Hipponax
Cet article propose l’editio princeps (avec apparat critique et apparat des sources) d’un traité grammatical grec portant sur la quantité des voyelles ancipites ou dichrona (α, ι, υ): le texte n’est transmis que par un seul manuscrit datant du XIVe siècle (Par. gr. 2646). Sa paternité demeure incertaine, mais la plupart des
doctrines qu’il présente montrent des affinités frappantes avec celles du grand Hérodien (iie siècle ap. J.-C.). L’introduction esquisse le contexte qu’on peut envisager pour ce texte si remarquable, et envisage ses rapports avec les quelques autres traités Peri dichronon qui nous sont parvenus. Sont également étudiées les
citations littéraires transmises par ce traité : la plus importante est un nouveau fragment (de deux mots) du poète lyrique Hipponax.
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