"190 ans de passion littéraire"

 

EAN13
9782252046784
ISBN
978-2-252-04678-4
Éditeur
Klincksieck
Date de publication
Nombre de pages
248
Dimensions
23,9 x 15,8 x 1,3 cm
Poids
396 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 95-1

Fascicule 1

Klincksieck

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Amandine CHLAD : Les noms propres dans l’Iliade latine
Cet article examine les emplois de noms propres dans l’Iliade latine, afin de dégager certaines spécificités de ce texte. L’examen repose sur l’analyse détaillée d’un passage essentiel de l’œuvre, le catalogue des vaisseaux grecs et des troupes troyennes, menée en comparaison avec celui de l’Iliade, l’œuvre source. Cet examen permet de relever l’importante fidélité de l’Iliade latine pour ce qui est de l’énonciation des anthroponymes qui composent le catalogue, malgré quelques rares différences que nous analysons dans le détail, mais également la liberté prise par le poète dans la composition de ce catalogue. En revanche, l’Iliade latine ne présente presque aucun toponyme, contrairement à son modèle. Ces différents constats peuvent nous conduire à de nouvelles conclusions sur les caractéristiques du poème latin. Carole HOFSTETTER : D’Ammonius à Qalonymos : la transmission d’un enseignement néoplatonicien sur Nicomaque
Cet article s’intéresse à la question du contenu de l’enseignement alexandrin d’Ammonius (Ve s. apr. J.-C.) sur l’Introduction arithmétique de Nicomaque de Gerasa. On propose l’identification d’éléments issus de cet enseignement en confrontant le témoignage de textes composés en contexte néoplatonicien, les commentaires d’Asclépius et de Philopon à l’Introduction arithmétique et l’Institution arithmétique de Boèce. La question de l’existence d’une transmission de l’enseignement d’Ammonius en dehors de la sphère néoplatonicienne a été envisagée conjointement. Une traduction hébraïque de Nicomaque par Qalonymos (XIVe s.) a été placée en regard des textes d’Asclépius, de Philopon et de Boèce, faisant apparaître les mêmes éléments liés à l’enseignement d’Ammonius chez Qalonymos. Or ce dernier travaillait pour sa part sur le texte d’une traduction arabe (perdue) du IXe siècle jusqu’à présent identifiée comme une traduction de l’Introduction arithmétique. L’étude montre, par conséquent, que la transmission de cet enseignement s’est faite sous le nom de Nicomaque. Elle apporte de nouvelles informations sur la présence à Bagdad au IXe siècle de textes néoplatoniciens dont les sources n’ont pas gardé le souvenir, mais que la transmission de leur contenu permet d’identifier.
Claire LE FEUVRE : Du vin, des écervelés et un fantôme. Χαλίκρητος (Archiloque, fr. 124b W.), χαλικραῖος (Nicandre, Alex. 29), χάλις (Hipponax, fr. 67 W.) et les composés en χαλι-, χαλαι-
Le mot χάλις attesté chez Hipponax (fr. 67) au sens de « vin pur », loin d’être un terme rare et dialectal, est en fait un néologisme issu d’une décomposition du composé χαλίκρητος (Archiloque, fr. 124b). La décomposition est du même type que dans κάσις « frère » issu de κασίγνητος, et dans les deux cas il doit s’agir d’un hypocoristique. C’est un jeu de mots d’Hipponax, que des poètes postérieurs ont repris et que les lexicographes grecs ont pris pour argent comptant. Χαλίκρητος n’est pas un composé de χάλις « vin pur » mais la source de ce dernier, et c’est lui qui permet de comprendre l’évolution. C’est un composé savant et poétique formé par un jeu sur le formulaire homérique, d’après le rapport ἄφρων « insensé » : χαλίφρων « irréfléchi » : ἄκρητος « pur » : x = χαλίκρητος « pur » ou « peu coupé », χαλι- étant en distribution métrique complémentaire avec ἀ-. Nicandre se livre à une variation savante sur ce composé poétique avec les néologismes χαλικραῖος et χαλικρότερος. En conséquence, il faut séparer de ce χάλις qui n’est qu’un fantôme le nom de fonction χαλειδοφόρος attesté à l’époque impériale à Messène, qui n’est pas un « porteur de vin pur » ni un « porteur de coupe » : le premier élément de ce composé pourrait être une variante de (σ)χαλίς, -ίδος « bâton », attesté chez Xénophon comme nom de piquets sur lesquels on fixe les filets de chasse, et le χαλειδοφόρος serait un « porteur de bâton / baguette », équivalent d’un ῥαβδοφόρος et exerçant la fonction de héraut. Il faut aussi séparer la glose d’Hésychius κάλιθος· οἶνος. Ἀμερίας.
Alexis MÉSZÁROS : Tite-Live et César Auguste
Généralement considéré comme un auteur d’époque augustéenne, Tite-Live avait cependant composé les deux premières décades pendant la période triumvirale. L’article envisage en premier lieu les théories traditionnelles concernant les dates de vie et les occupations extra-historiographiques de Tite-Live, afin de démontrer la fragilité des arguments avancés et permet de situer la date de naissance de Tite-Live entre 65 et 55 av. J.-C. sans pouvoir être plus précis. Les liens de Tite-Live avec les cercles littéraires et politiques de son temps sont ensuite analysés afin de démontrer un relatif isolement de l’historien padouan et une absence de liens directs avec César Auguste et Claude. Enfin, une nouvelle datation de la composition de la première décade est proposée à partir de l’introduction par Tite-Live du concept de princeps senatus dans les Ab Vrbe condita libri, œuvre que l’on peut considérer comme d’époque triumvirale et non augustéenne.
L’ANNÉE PHILOLOGIQUE : UN SIÈCLE DE MUTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
Ilse HILBOLD : Le savoir en partage : dynamiques internationales de la bibliographie d’études classiques (1911-1945)
L’histoire de la bibliographie est un champ de recherche encore peu investi par les historiens, alors même qu’elle permet d’interroger pratiques savantes et modalités de la circulation des savoirs dans le cadre d’une réflexion transnationale. La bibliographie est ainsi un objet qu’on peut aborder de façon historique en
interrogeant ses ambitions, les buts qu’elle se donne et qui constituent une réponse aux besoins qui sont exprimés par un public d’utilisateurs. Il faut d’ailleurs souligner que les revendications de la communauté savante sont largement soutenues par de grandes institutions de l’après première guerre mondiale, telles que la Société des Nations ou l’Institut international de coopération intellectuelle qui ambitionnent d’internationaliser les pratiques scientifiques. L’Année Philologique s’inscrit dès sa fondation dans ce grand mouvement de rénovation de la bibliographie au XXe siècle et son étude permet de faire porter le regard sur cette période où l’international prend des couleurs, des significations et des formes variées.Franco MONTANARI : Un secolo di bibliografia: tappe, linee e orizzonti dell’internazionalizzazione
L’histoire de la Société Internationale de Bibliographie Classique (SIBC) et de L’Année Philologique (APh) est ici envisagée sous un double angle, celui de la pluridisciplinarité et celui de l’internationalisation, et on peut la considérer comme un processus de réalisation du projet initial de Jules Marouzeau notamment sous ces deux angles. L’ouverture des différentes rédactions de L’APh a élargi le panorama international qui, ces derniers temps, s’est étendu non seulement à la Grèce mais aussi à l’Extrême-Orient (Japon, Chine), en gardant toujours à l’esprit la nécessité d’assurer la cohérence unitaire de la bibliographie. Par l’intermédiaire de la SIBC, membre de la FIEC, qui elle-même est membre du CIPSH, L’APh est incluse dans un cadre institutionnel international de grande importance pour la présence des études classiques. Enfin, on examine la migration progressive de L’APh vers un travail et un produit bibliographique entièrement électroniques, de la collecte des données à la gestion de la base de données et enfin à la consultation en ligne.Dee L. CLAYMAN : The Digitization of the Année Philologique
Cet essai relate la transformation de L’Année Philologique en une base de données en ligne grâce à un effort conjoint de la Société Internationale de Bibliographie Classique (SIBC) et de la Society for Classical Studies (SCS), fondée sous le nom d’American Philological Association (APA). Le concept a été abordé par l’APA en 1980, mais le processus n’a été officiellement lancé qu’en 1988, date à laquelle il a reçu la bénédiction de Juliette Ernst. Les premiers résultats tangibles sont apparus en 1989 grâce aux travaux de la Base de Données de Bibliographie Classique (DCB) à New York. Au cours de ses dix-neuf années d’activité, la DCB a converti 63 volumes de l’APh, 1924-1992, à partir de...
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