"190 ans de passion littéraire"

 

Elizabeth P.

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30 mai 2023

Lorsque Allie et ses parents rentrent de vacances, ils découvrent que leur appartement a été cambriole.
Tout est déchiré, cassé, démonté.
Mais fort heureusement, rien n'a disparu.
Depuis ce jour, un étrange malaise envahit Allie.
Elle a en permanence l'impression d'être épiée dans sa chambre.
Deviendrait-elle folle ?
Voilà un très beau roman jeunesse.
Comme dans ses romans adultes, Delphine Bertholon propose des personnages sensibles et authentiques.
L'adolescence est une période qu'elle maîtrise bien, et je suis sûre que beaucoup d'entre eux pourront se retrouver dans Allie.
Elle est sympathique, sensée et posée cette jeune fille !

Et elle parvient avec beaucoup de maturité à éclaircir une situation qui devenait vraiment anxiogène.
Toute la finesse d'écriture et la justesse des analyses de personnages de l'auteur se retrouvent dans ce joli roman qui devrait séduire le jeune public (et le moins jeune).

Conseillé par
31 janvier 2023

« Bien sûr j'étais un garçon légèrement bancal, gentiment tordu, un peu perdu sur les bords, mais j'avais appris à danser comme ça, à m'adapter, à observer. »
Voilà comment se décrit notre personnage.
Étudiant un peu branleur, qui préfère les nuits de fumette entre potes que les jours à l'amphi, contemplatif.
Un vieil homme l'intrigue et il le suit, découvre son univers et ses secrets.
Encore un excellent Vinau.
Mais ils sont tous excellents de toute façon.
Le décor change, on est en ville cette fois-ci.
Mais les personnages sont tout aussi touchants, la poésie tout aussi présente, les sentiments tout aussi à fleur de peau, l'imagination tout aussi délirante.
Cet étudiant tordu et ce vieux loup de mer baroudeur sont devenus des intimes et resteront à jamais dans nos esprits.
Merci de nous les avoir présentés Monsieur Vinau.

Roman

Albin Michel

20,90
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31 janvier 2023

En 1926, à Paris, Joseph a sept ans quand sa maman meurt.
C'est alors l'assistance publique.
Il connaîtra la prison pour enfants et terminera son parcours à la colonie pénitentiaire de Mettray, sans jamais rien comprendre de ce qui lui arrive.
Il se forge sa carapace pour survivre.
Véronique Olmi sait bien raconter l'enfance.
Dans « La Nuit en vérité » déjà elle l'avait fait avec brio.
Liouba, Bakhita, Joseph, des enfants pour qui la vie est loin d’être facile.
Elle entre complètement dans la peau de Joseph.
Mais quelle horreur cette époque !
Le pire est que ces établissements ont bel et bien existé et font partie de la face noire de notre histoire.
Il ne faisait pas bon être orphelin.en ces temps- là.
Comment une vie qui avait si bien commencé quand Joseph s'épanouissait dans l'amour de sa mère et de sa grand-mère peut soudain basculer dans la pire des horreurs?
Parce que oui, être de l'assistance publique c'était une véritable horreur.
C'est dramatique de nos jours aussi, mais d'énormes avancées ont été faites même si tout est encore bien loin d'être parfait.
L'émotion que je n'avais pas ressentie avec Bakhita était bien présente avec Joseph.
J'ai aimé ce petit garçon.
J'ai aimé l'écriture qui racontait son parcours.
J'ai passé un moment dramatique et tendre à la fois avec lui.

16,00
Conseillé par
27 janvier 2023

Oui, j'avais vu qu'il s'agissait d'un recueil de poésie.
Et je ne sais pas bien lire les poèmes.
Il me semble toujours qu'ils sont l'intimité profonde de ceux qui les ont écrits et j'ai toujours un peu peur de m’immiscer dans cette intimité-là.
Drôle de sentiment il est vrai, mais bon, on est comme on est.
Sauf que là, quand j'ai vu qu'il s'agissait de Gaëlle Fontlupt, je n'ai pas hésité une seconde.
J'avais tellement envie de retrouver son écriture magique qui m'avait émerveillée dans « Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall »
C'est un recueil divisé en cinq parties, chaque partie présentée par un verset du Cantique des cantiques.
Tous ces poèmes ne sont qu'un unique poème, le poème d'un grand amour.
L'amour décliné dans toutes ses phases.
D'abord la tendresse, la sensualité, la sexualité.
Puis l'abandon, la tristesse et la douleur.
Passant par tous les sentiments : le désespoir, la rancune, la colère, la jalousie.
Et la tentative d'oubli, les souvenirs, l'essai de renaissance.
Et l'écriture magique évocatrice et ensorcelante de Gaëlle Fontlupt m'ont fait lire ce recueil comme j'aurais lu un roman d'amour.
Emportée par les mots, par leur musique

Conseillé par
17 janvier 2023

Victimes collatérales

Oh non, ce n'est pas juste un fait divers.
Ce sont deux vies brisées ajoutées aux deux vies des faits.
"Papa vient de tuer maman "
Voilà ce que Léa, 13 ans, annonce au téléphone à son frère, 19 ans.
Il prend aussitôt le train de Paris à Bordeaux.
Et là, l'horreur, la lente descente aux enfers.
Ils n'en sortiront pas indemnes.
Dans des drames comme celui-ci, on parle beaucoup des victimes, des coupables, mais on parle peu des enfants.
Partant d'un réel féminicide, Philippe Besson use de toute sa sensibilité pour sortir de l'ombre les victimes collatérales d'un tel meurtre abominable.
Il le fait avec un grand tact.
Les tourments incessants d'un grand frère démuni, sa culpabilité de n'avoir rien vu venir.
Le traumatisme indélébile d'une adolescente qui a assisté à la scène.
Une mère morte.
Un père en prison.
Plus de parents.
Juste eux deux et leur grand-père, aucun ne sachant comment se sortir de ce drame.
L'écriture est simple et belle et s'emploie à donner un éclairage plus large sur l'horreur de ces féminicides.