"190 ans de passion littéraire"

 

Eugène Scribe ou Le Gynolâtre
EAN13
9782364850583
Éditeur
Symétrie
Date de publication
Langue
français
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Eugène Scribe ou Le Gynolâtre

Symétrie

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782364850583
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Depuis un bon siècle et demi, le nom d’Eugène Scribe, inventeur du vaudeville
moderne, dramaturge le plus populaire d’Europe un siècle durant et librettiste
le plus respecté de son époque, est devenu pour les élites synonyme de
médiocrité académique et bourgeoise. De nos jours, il n’est connu que des
amateurs d’opéra. Pour ceux-là, il n’est guère plus qu’une signature au bas
d’œuvres rarement exécutées (Les Huguenots, La Juive, Robert le Diable, Fra
Diavolo...)
Or, la principale cohérence de ces œuvres réside dans leurs représentations
des rapports sociaux de sexe. Cela est vrai des grands opéras qui,
systématiquement, mettent en scène pour les dénoncer des fanatismes masculins
(politico-religieux, comme dans La Juive, Les Huguenots ou Le Prophète,
impérialistes comme dans L’Africaine, ou simplement phallocentriques et homo-
sociaux, comme dans Robert le Diable), fanatismes dont les femmes sont
systématiquement les victimes. Ceci est encore plus vrai, peut-être, des
opéras-comiques que l’on joue encore parfois (Le Comte Ory, Fra Diavolo, Le
Cheval de bronze ou Les Diamants de la couronne, où l’on rencontre un
authentique féminisme à une époque où celui-ci en est encore à ses
balbutiements en France).
Grâce à des éléments relevés dans la biographie due à Jean-Claude Yon, je
crois entrevoir d’ores et déjà les origines personnelles et psychologiques de
la gynolâtrie – cette sorte de proto-féminisme – dont Scribe fait preuve dans
ses livrets, et qui va de pair avec une critique étonnamment systématique des
travers de la masculinité (fanatisme, donjuanisme, violence, égoïsme, sur-
idéalisation des femmes et de l’amour passion, jalousie, etc.)
C’est donc par l’examen de douze livrets d’opéras et d’opéras-comiques, et ce
à travers le prisme des rapports sociaux de sexe, si peu pratiqué encore de
nos jours en France, que j’entends réhabiliter cet auteur si mal-aimé.
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