- EAN13
- 9782402084390
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Saint-Germain-des-Prés)
- Date de publication
- 1985
- Collection
- Poètes contemporains
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Donjon de soi-même
Yves Gasc
FeniXX réédition numérique (Saint-Germain-des-Prés)
Poètes contemporains
Livre numérique
À l’assaut de son propre « Donjon » — si loin de lui-même —, Yves Gasc
rencontre la solitude. Il ne s’habitue pas à cette machine debout, hésitante,
parfois lâche, toute bourrée d’organes. Occasion pour vanter les charmes de la
mémoire secrète, presque toujours dans des décors de ville. Mais le livre
évoque aussi la Nuit comme la seule patrie libre, celle du sommeil et des
songes, et les nuits des « corps sans noms » où « caresser les fruits de
fortune », ou l’être élu par le solitaire. Cela va jusqu’au rêve de fusion
totale dans l’ultime étreinte. Ici, la quête d’amour se corse d’une aventure
intérieure — que le poète le veuille ou non, —, d’une recherche de sa propre
identité, d’une série de questions posées à « l’autre », avec un peu de cette
terreur qu’on met à se reconnaître. En même temps le plaisir fait fête, agite
et insulte en exhibitionniste le funèbre : désir d’être nu « devant la mort
promise ». Amertume domptée, canalisée, devenue finalement vibrante : il reste
un espoir pour Yves Gasc. Le devenir d’un homme nouveau, débarrassé du
meurtre, de la guerre, de la torture, c’est dit nettement, même si cet infini
convoité reste solidement laïc. Les moyens mis en œuvre par le poète sont
attachants en ce sens qu’Yves Gasc reste en arrière-fond une sorte de
classique épuré. En fait, pour lui, le « moderne » n’est pas lié à une mode
langagière, mais à une qualité de secret qu’on laisse entrevoir. Cette
vibration de cristal que rend un cœur authentique résonne ici. Jean Breton
rencontre la solitude. Il ne s’habitue pas à cette machine debout, hésitante,
parfois lâche, toute bourrée d’organes. Occasion pour vanter les charmes de la
mémoire secrète, presque toujours dans des décors de ville. Mais le livre
évoque aussi la Nuit comme la seule patrie libre, celle du sommeil et des
songes, et les nuits des « corps sans noms » où « caresser les fruits de
fortune », ou l’être élu par le solitaire. Cela va jusqu’au rêve de fusion
totale dans l’ultime étreinte. Ici, la quête d’amour se corse d’une aventure
intérieure — que le poète le veuille ou non, —, d’une recherche de sa propre
identité, d’une série de questions posées à « l’autre », avec un peu de cette
terreur qu’on met à se reconnaître. En même temps le plaisir fait fête, agite
et insulte en exhibitionniste le funèbre : désir d’être nu « devant la mort
promise ». Amertume domptée, canalisée, devenue finalement vibrante : il reste
un espoir pour Yves Gasc. Le devenir d’un homme nouveau, débarrassé du
meurtre, de la guerre, de la torture, c’est dit nettement, même si cet infini
convoité reste solidement laïc. Les moyens mis en œuvre par le poète sont
attachants en ce sens qu’Yves Gasc reste en arrière-fond une sorte de
classique épuré. En fait, pour lui, le « moderne » n’est pas lié à une mode
langagière, mais à une qualité de secret qu’on laisse entrevoir. Cette
vibration de cristal que rend un cœur authentique résonne ici. Jean Breton
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