"190 ans de passion littéraire"

 

Statistique et révolution en Russie, Un compromis impossible (1880-1930)
EAN13
9782753524545
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Statistique et révolution en Russie

Un compromis impossible (1880-1930)

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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L'effondrement de l'URSS en 1991 a stupéfié les observateurs occidentaux :
l'État soviétique n'était pas le bloc monolithique si longtemps décrit. Le
débat sur sa nature et son histoire a été de ce fait ravivé. L'ouvrage de
Martine Mespoulet analyse un des aspects de sa formation : la constitution
d'une de ses administrations immédiatement après la Révolution d'octobre 1917,
pendant les années 1920, non pas à travers le discours des dirigeants
politiques mais à partir de l'étude du rôle des acteurs sociaux qui ont
participé activement à sa construction. La Direction centrale de la
statistique, créée en 1918, fournit un cas à la fois passionnant et dramatique
pour un tel propos. Passionnant, car cette administration a été organisée par
un corps de statisticiens professionnels formé pendant la période tsariste et
dont les membres étaient portés par l'enthousiasme d'un projet de construction
du savoir au service du plus grand nombre. Ces hommes crurent qu'ils
pourraient accomplir un tel projet sous le pouvoir bolchevik. Leur tentative
échoua. Attachés à leur indépendance scientifique, ils furent placés
rapidement sous surveillance. Quand le compromis ne fut plus possible,
certains furent évincés, d'autres furent touchés par les répressions, d'abord
dans le cadre de la lutte contre les « spécialistes bourgeois » entre 1928 et
1931, puis, plus tard, lors des purges de 1957. L'étude de la formation et du
devenir de cette profession, des années 1880 à la fin des années 1920, éclaire
par ailleurs le sort des membres des professions intellectuelles au début de
la construction du régime soviétique. À partir du milieu des années 1920, ces
statisticiens furent progressivement dépossédés par le parti d'une partie de
la maîtrise des opérations d'enquête des recensements qu'ils devaient
organiser. Plus largement, leurs outils et leurs méthodes, d'enquête, de
traitement et d'analyse des données, élaborés et perfectionnés sur la base
d'une expérience accumulée depuis la fin du XIXe siècle, furent remis en
cause. Ce processus de déprofessionnalisation peut être interprété comme un
mécanisme fondamental de la négation politique d'une des formes de la
différenciation sociale, celle qui repose sur la différenciation
professionnelle entre les membres d'une société. Son analyse contribue à une
meilleure compréhension d'aspects centraux de la formation de la société
soviétique et de sa structuration clans les années 1930.
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