Le Portrait de Greta G.

New York, 1982. Incognito, comme à son habitude, Greta Garbo va voir dans son
petit cinéma de quartier le dernier film du « Festival Garbo » : Le Portrait
de Dorian Gray, un film qui aurait dû sortir la Divine de sa retraite
cinématographique, au début des années 1950, mais qui n’a en réalité jamais
été tourné. Le temps de cette séance, la vieille dame retrace dans un dialogue
intérieur avec Mauritz Stiller, son « découvreur » décédé en 1928, le chemin
parcouru depuis son enfance misérable dans un faubourg pauvre de Stockholm.
Elle évoque ses premiers films, son arrivée à Hollywood et ses combats avec
les studios, ses amants et amantes… Entre les séquences imaginaires du film et
les souvenirs de l’actrice, c’est aussi l’image que certains spectateurs de la
salle ont de Garbo qui s’esquisse. Sa personnalité fascinante et complexe se
révèle ainsi peu à peu. La solitude, la beauté, l’ambivalence sexuelle, la
peur de vieillir… Dans ce jeu entre réalité et fiction, biographie et roman,
entre l’œuvre d’Oscar Wilde et la vie de Garbo, apparaissent toute la
singularité et la modernité d’une femme qui s’est toujours sentie étrangère à
Hollywood, qui s’est battue pour obtenir son indépendance financière et une
certaine liberté artistique au sein des studios, et qui a choisi la
disparition précoce pour préserver son mythe. Née à Nice en 1973, Catherine
Locandro est une romancière et scénariste franco-belge. Elle a publié Clara la
nuit (Gallimard, 2004, prix René-Fallet 2005, prix Littéraire Québec-France
Marie-Claire-Blais 2006), Sœurs (2005), Les Anges déçus (Éditions Héloïse
d’Ormesson, 2007), Face au Pacifique (2009), L’Enfant de Calabre (2013),
L’Histoire d’un amour (2014), Pour que rien ne s'efface (2017), Des cœurs
ordinaires (Gallimard, 2019), Cassius (Albin Michel Jeunesse, 2019) et Dans ce
monde ou dans l’autre (2021). Elle vit aujourd’hui à Bruxelles.