- EAN13
- 9791036569661
- Éditeur
- Presses Universitaires de Provence
- Date de publication
- 17/06/2021
- Collection
- Penser le genre
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Itinéraires féminins de la déviance
Provence 1750-1850
Karine Lambert
Presses Universitaires de Provence
Penser le genre
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9791036569661
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Afin de dépasser la dichotomie traditionnelle entre la femme, éternelle
mineure, soumise au pouvoir arbitraire et tyrannique de l’homme et la femme
rebelle, nous avons isolé plusieurs parcours féminins au sein des archives
judiciaires provençales de 1750 à 1850. Au-delà des actes criminels, et des
attitudes déviantes, leurs paroles révèlent leur capacité de résistance,
certes parfois ténue, à une gestion normative de leur corps et de leurs
identités. De la rue à l’espace domestique, ces femmes tentent d’imprimer
leurs désirs, leurs volontés dans leurs rapports aux hommes, aux autres. Les
stratégies mises en lumière lors de la procédure judiciaire établissent des
brèches dans un rituel social normatif. Ces femmes de peu se jouent des
représentations de genre pour s’affirmer sous les regards de leur parenté, de
leur communauté d’appartenance et face aux jugements des autorités
judiciaires. Leurs discours montrent comment elles rusent avec les
assignations et les rôles sociaux de sexe. Elles s’expriment dans la violence
et le sang, mais également par le Verbe, indice de leur souffrance et de leur
refus du mode habituel du « vivre-ensemble ». Jugées contestataires, elles ne
défendent parfois que leur intégrité physique des attentats de la misère, du
mépris, de la brutalité. Mais pour tous, leur culpabilité reste
intrinsèquement liée à leur sexe. Derrière le caractère exceptionnel de leurs
crimes se livrent par bribes le quotidien des rapports entre les sexes ainsi
qu’une sociabilité pétrie de tensions et de tentatives d’apaisement, de
sentiments amoureux et de déchirures affectives.
mineure, soumise au pouvoir arbitraire et tyrannique de l’homme et la femme
rebelle, nous avons isolé plusieurs parcours féminins au sein des archives
judiciaires provençales de 1750 à 1850. Au-delà des actes criminels, et des
attitudes déviantes, leurs paroles révèlent leur capacité de résistance,
certes parfois ténue, à une gestion normative de leur corps et de leurs
identités. De la rue à l’espace domestique, ces femmes tentent d’imprimer
leurs désirs, leurs volontés dans leurs rapports aux hommes, aux autres. Les
stratégies mises en lumière lors de la procédure judiciaire établissent des
brèches dans un rituel social normatif. Ces femmes de peu se jouent des
représentations de genre pour s’affirmer sous les regards de leur parenté, de
leur communauté d’appartenance et face aux jugements des autorités
judiciaires. Leurs discours montrent comment elles rusent avec les
assignations et les rôles sociaux de sexe. Elles s’expriment dans la violence
et le sang, mais également par le Verbe, indice de leur souffrance et de leur
refus du mode habituel du « vivre-ensemble ». Jugées contestataires, elles ne
défendent parfois que leur intégrité physique des attentats de la misère, du
mépris, de la brutalité. Mais pour tous, leur culpabilité reste
intrinsèquement liée à leur sexe. Derrière le caractère exceptionnel de leurs
crimes se livrent par bribes le quotidien des rapports entre les sexes ainsi
qu’une sociabilité pétrie de tensions et de tentatives d’apaisement, de
sentiments amoureux et de déchirures affectives.
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