"190 ans de passion littéraire"

 

René Char Paysages premiers, [exposition, Maison René Char, Hôtel de Campredon, L'Isle-sur-la-Sorgue, 6 juillet-30 septembre 2007]
EAN13
9782754102285
ISBN
978-2-7541-0228-5
Éditeur
Hazan
Date de publication
Nombre de pages
144
Dimensions
26 x 20 cm
Poids
934 g
Code dewey
741.64
Fiches UNIMARC
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René Char Paysages premiers

[exposition, Maison René Char, Hôtel de Campredon, L'Isle-sur-la-Sorgue, 6 juillet-30 septembre 2007]

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Hazan

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« On sait combien, depuis la fin du XIXº siècle, et plus particulièrement depuis Mallarmé faisant illustrer d’eaux-fortes de Manet les éditions de bibliophilie de ses livres, les relations des poètes et des peintres ont été à la fois fortes et complexes. Si un tel lien a pu d’abord se créer, c’est certes parce que les peintres nouveaux ont trouvé dans les poètes de leur temps non seulement une compréhension qui leur était souvent refusée par le public, mais aussi une chambre d’écho de leur recherche, une manière différente de la faire appréhender par leurs contemporains. Ce que Mallarmé avait initié devint, au début du XXº siècle, tradition chez les poètes : Apollinaire, Max Jacob, Pierre Reverdy, André Salmon, Blaise Cendrars se tournèrent tout naturellement vers Picasso, figure emblématique de l’avant-garde, mais aussi vers Braque ou Matisse, Léger ou Robert et Sonia Delaunay….) Aux illustrateurs de la première décennie du siècle ne tardèrent pas ainsi à s’ajouter les noms de Max Ernst, de Miró, de Masson, de Dali, tous gravitant dans l’orbite du surréalisme, mais aussi les premiers maîtres de l’abstraction, à commencer par Kandinsky. Il n’est donc pas surprenant que ce soit justement parmi ces noms que se trouvent les premiers illustrateurs des ouvrages que René Char commence à publier à partir de 1930. Dali (pour Artine, 1930) ou Kandinsky (pour Le Marteau sans maître en 1934) ont alors en effet l’agrément d’André Breton, encore fasciné par la capacité d’invention délirante du premier et qui témoigne, comme le prouve Le Surréalisme et la peinture, d’une grande estime pour le second. Mais la véritable rencontre de René Char avec la peinture ne commence de fait qu’après guerre. . La proximité de Braque, lecteur attentif dès 1945 et bientôt (1947) auteur d’un rideau de scène et de costumes pour le ballet La Conjuration, puis d’eaux-fortes pour Le Soleil des eaux (1949), pour La Bibliothèque est en feu (1956) et qui, l’année même de sa mort réalisera les vingt-sept lithographies de l’édition bibliophilique de Lettera amorosa, signifie, bien plus que l’opportunité d’un illustrateur célèbre, l’une de ces rencontres essentielles (ainsi en sera-t-il plus tard de Nicolas de Staël puis de Vieira da Silva) par lesquelles le poète vérifie, dans un langage qui n’est plus fait de mots, la vérité de sa parole. Ce qui retient sans doute au premier chef René Char dans le travail des peintres, c’est la capacité d’incarnation de la pensée qu’offre la peinture, et c’est en ce sens qu’il faut entendre les termes d’alliés substantiels, sous lesquels il réunit peintres et sculpteurs qui l’ont retenu ». Daniel Abadie
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