"190 ans de passion littéraire"

 

Eloge du non

Fabienne Deval, Jean-Claude Lamy

Éditions du Rocher

  • Conseillé par
    10 juillet 2012

    Jean-Claude Lamy part d'exemples pour nous faire son éloge du non : le premier c'est le non peu fréquent -du moins j'espère- mais néanmoins objet de certains fantasmes -peut-être masculins ?- du mariage : "Imaginez la tête de la fiancée ou du fiancé si, devant monsieur le maire, le "oui" décisif se transforme en un "non" fatal. (...) Le pire qui puisse arriver serait un jeune marié qui parte à la sortie de l'église avec le frère de l'épousée. Il a dit "oui", mais, soudain, sa nature reprend le dessus. Son comnig out est un "non" cinglant." (p.12). Suit logiquement un extrait de La non-demande en mariage de Georges Brassens.

    Puis de fil en aiguille, ou plutôt en suivant le fil de la pensée et du raisonnement de l'auteur on voit défiler Charles de Gaulle qui a dit non à la reddition française, Rosa Parks qui a refusé de laisser sa place à un blanc dans un bus de Montgomery (Alabama), Martin Luther King, Nelson Mandela, Mère Theresa, l'Abbé Pierre, Coluche, ... Tous ont eu en commun à un moment ou un autre de leur vie -ou tout au long de leur vie pour certains- de dire non. Non à la ségrégation, non à l'apartheid, non à la misère, la pauvreté.

    Jean-Claude Lamy balaie le vingtième siècle -et plus loin, puisque on peut lire l'histoire de certains saints de l'église : Saint Vincent Ferrier, apôtre de Bretagne, mort en 1419, et le meilleur de tous cela n'engageant que moi, en toute impartialité-, Saint Yves ! (que des saints bretons puisque l'auteur fait allusion à ceux qui "cernent" sa maison de l'Île aux Moines)

    Un très bel éloge qui permet de se rappeler certaines personnes importantes, de celles qui ont fait avancer les sociétés et les mentalités. Dans ces moments où notre pays a tendance à faire des choix très discutables (ai-je besoin de dire ici mon dégoût de voir des députés d'extrême droite entrer au Parlement, parce que certains -de droite comme de gauche- n'ont pas voulu céder leur place ?) il est de très bon ton de ne pas oublier ceux qui ont bousculé leurs contemporains en osant dire non.

    Je finirai par une dernière citation, la dernière phrase du livre, je vous laisse y réfléchir, vous avez quatre heures et une copie double : "Penser, c'est dire non" (du philosophe Alain)