"190 ans de passion littéraire"

 

  • Conseillé par
    18 janvier 2016

    Tous les jours, Marco écume les rues de Copenhague pour délester les passants de leurs portefeuilles, portables, bijoux. Ce n'est pas la vie qu'il a choisi mais celle que lui impose son oncle Zola, chef tyrannique d'un clan de mendiants et de pickpockets. Trop intelligent pour obéir aveuglément, Marco conteste les décisions de Zola, défend ses compagnons d'infortune, irrite sans cesse cet oncle despotique qui, pour en finir avec cette rébellion, décide de l'estropier. Alors Marco fuit. Seul dans la nuit, vêtu d'un simple pyjama, poursuivi par tout le clan, il trouve refuge dans ce qu'il découvre être la tombe d'un homme assassiné par son oncle et son père. Alors qu'il est activement recherché par le clan, l'adolescent découvre un avis de recherche sur lequel il reconnait l'homme de la tombe. Sa belle-fille Tilde veut savoir ce qui est arrivé à son beau-père adoré, William Stark. Marco, partagé entre l'envie de dénoncer Zola et la peur de compromettre son père, décide tout de même de faire la lumière sur ce crime.
    Pendant ce temps, Carl Mørck, passablement secoué par sa rupture avec Mona, se soumet une fois de plus aux desiderata de Rose qui a décidé d'enquêter sur la disparition d'un fonctionnaire du Bureau d'aide au Développement qui n'est autre que William Stark.

    Petite déception pour cette cinquième enquête du département V qui souffre d'un manque de rythme et de suspense. C'est une sorte de melting pot où interviennent un clan de gitans qui n'en sont pas, des malversations financières, un plan d'aide au Cameroun, des enfants soldats africains et une enquête parallèle à propos d'une femme morte dans l'incendie d'un bateau. Sans être embrouillée pour autant, l'intrigue traine misérablement en longueur et nous fait suivre la fuite éperdue d'un adolescent qui échappe comme par miracle à toutes les tentatives de meurtre dont il est l'objet.
    Petite forme donc pour un Jussi Adler Olsen qui a voulu trop en faire et s'égare un peu dans la caricature. Heureusement, les enquêteurs sont toujours aussi drôles et sympathiques. Le mystère autour d'Assas ne cesse de s'épaissir et l'humble assistant qui aime asséner ses curieux proverbes et semble la bonté faite homme semble cacher de sombres secrets. Rose, quant à elle, s'affirme de plus en plus dans son rôle de policière, même si elle n'a jamais réussi le concours d'entrée dans la fonction. Et Carl Mørck...Largué par son amie, harcelé par son ex-femme, le chef du département voit d'un mauvais œil le départ à la retraite du chef de la criminel et son remplacement par un bouffon qui lui met un espion dans les pattes. Heureusement, chez lui, Hardy, son ex équipier paraplégique, voit sa santé s'améliorer. Une bouffée d'espoir dans ce monde déprimant...
    On aura plaisir à retrouver ce petit monde dans une enquête qu'on espère plus punchy...Un ''raté'' sur cinq, cela reste un bon score.


  • Conseillé par
    2 mai 2015

    Petite déception mais cela reste du bon polar

    J'avoue une petite déception, j'ai eu cette fois beaucoup de mal à m'accrocher à l'histoire. J'ai toujours autant de plaisir à retrouver le trio d'enquêteurs (personnages sympathiques à la personnalité bien marquée). Je me suis également attachée à Marco, très touchant, jeune gitan perdu dans une société qui le rejette. Cela dit, beaucoup de longueurs inutiles, des digressions qui font perdre le fil, des passages qui alourdissent le texte ... c'est un peu dommage de rompre ainsi le rythme. C'est un bon moment de lecture dans l'ensemble, mais ce n'est pas le meilleur Adler Olsen, loin de là !


  • Conseillé par
    1 février 2015

    Ah, quel plaisir de retrouver Carl Morck et son équipe très étrange, même si cette fois-ci ils sont un peu en retrait, Marco étant le personnage principal de ce cinquième tome. Si par pur hasard, vous ne connaissiez pas les autres volumes de cette série consacrée au Département V, je vous livre ici les titres et liens : Miséricorde, Profanation, Délivrance, Dossier 64. Pas tous de valeur égale, je dis ici une petit déception pour le tome 2, je me régale quand même d'abord à l'idée d'ouvrir le livre, puis à l'avancée de l'intrigue et à la plongée dans la vie personnelle des flics.

    Cette fois-ci, je suis un peu sur ma faim quant à ce dernier point. A part une rupture amoureuse, et quelques petits changements dans la vie quotidienne de Carl, peu d'évolutions au regard de l'épaisseur du bouquin (640 pages !). A ce propos, c'est un peu volumineux, certaines coupes dans les diverses courses-poursuites entre Marco et le clan Zola auraient été les bienvenues, bon ça n'aurait pas ôté cent pages, mais on aurait peut-être pu descendre sous les 600, ce qui fait déjà un lourd ouvrage. Ah si j'oublie quand même le départ du chef de la police avec qui Carl s'entend bien pour son remplacement par Lars Bjorn, un flic pour lequel Carl n'a que mépris, ce qui ne va faciliter ni son travail ni son humeur quasi éternellement maussade.

    Ces réserves mises à part, j'ai dévoré ce polar. Jussi Adler-Olsen dresse un tableau assez noir de la société danoise : individualisme, indifférence, renfermement sur soi-même, corruption, gamins des rues exploités par des adultes qui se construisent un empire financier. La belle place est donnée à Marco, ce jeune gitan qui ne veut plus vivre dans ce monde mais rêve d'études et d'une vie honnête. Dans quelques pages, l'auteur flirte avec les stéréotypes : le clan de gitans voleurs, les homos précieux, c'est parfois dérangeant, mais c'est peut-être ma conscience et un certain angélisme qui me font réagir ainsi, d'autant plus que dans chaque communauté décrite, si certains sont très "clichés" d'autres sortent de ces stéréotypes.

    Ceci étant dit Marco est un beau personnage, un jeune homme qui veut s'en sortir et souhaite plus que tout réussir sa vie en dépit de la manière dont elle a débuté. Il fera tout pour parvenir à réaliser ce rêve, courant beaucoup, se cachant, échappant tout le long du livre à ses nombreux poursuivants ; c'est parfois un peu rocambolesque, incroyable, mais si l'on se dit qu'on est dans un polar d'action, ça passe aisément. Car même si Jussi Adler-Olsen construit un roman qui critique la société de son pays, on est quand même loin d'un Henning Mankell -ou d'autres- qui font de vrais polars sociaux, Jussi Adler-Olsen est dans le divertissement avant tout. Et ça marche, il le fait bien. Il n'y a qu'à voir l'équipe de Carl : Assad un petit homme énigmatique venu de Syrie ou d'Irak sur lequel Carl peine à apprendre des détails de la vie ; Rose sans doute schizophrénique, gothique, embauchée comme secrétaire et qui déniche les affaires et les impose à son patron ; apparaît dans ce tome Gordon, un dégingandé mou et imposé par le chef haï qui intègre la petite équipe. On peut aussi parler du foyer de Carl : Jesper son beau-fils (son ex-femme est partie avec un hippie), Hardy son collègue cloué sur un lit suite à une fusillade qui a failli coûter la vie de Carl, Morten l'homme à tout faire de la maison et son compagnon Mika, kiné qui soigne Hardy. C'est totalement hétéroclite, foutraque, et ça donne de la légèreté à l'ambiance.

    Côté intrigue, Jussi Adler-Olsen monte une combine de détournements de fonds par des hauts fonctionnaires et des banquiers, tous plus retors les uns que les autres. Elle tient en haleine tout au long jusqu'à la fin, notamment parce qu'évidemment les méchants veulent se débarrasser de Marco et que pour cela ils emploient les grands moyens : des tueurs des pays de l'est et même d'ex-enfants-soldats menés par une Mammy effrayante de cruauté. Des rebondissements, des surprises émaillent l'enquête qui aurait été trop linéaire sons cela, d'autant plus qu'en tant que lecteur, on est dans une position omnisciente : on connaît les avancées de Carl Morck, mais aussi les méfaits des uns et des autres.

    A priori 11 tomes sont prévus, je signe déjà pour le sixième